La quatrième édition du Paris Podcast Festival s’est terminée dimanche soir par la traditionnelle remise des prix. LVDT s’est rendue dans la capitale française ce week-end et a tendu l’oreille, à l’affût de jolies perles. Lauréats ou pas, voici nos coups de cœur du PPF.
1. Quouïr - Au Nom du Fils : le récit d'Augustin, "rescapé" des Manifs pour tous
Un « rescapé ». Voilà comment se définit Augustin, « sujet » de la troisième saison du podcast Quouïr. Dans celle-ci, baptisée Au nom du fils, la journaliste Rozenn Le Carboulec a décidé de raconter l’histoire d’une seule personne, à l’inverse des saisons précédentes dont chaque épisode était un récit individuel. Cette histoire, c’est celle d’Augustin, jeune adulte homosexuel éduqué dans la pure tradition catholique française. Lorsqu’il est pré-adolescent, ses parents l’emmènent lui, ses trois sœurs et son frère aux nombreuses Manifs pour tous, ces rassemblements français contre la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.
Dans ce documentaire sonore bouleversant, Rozenn Le Carboulec interviewe Augustin, mais aussi sa famille (sa mère et deux de ses soeurs), ainsi que des experts qui analysent le mouvement des Manifs pour tous. Ce qui frappe, c’est la sérénité d’Augustin, sa maturité, et la patience dont il fait preuve vis-à-vis de sa famille. Un récit poignant, en ligne dès le 21 octobre prochain.
Quouïr : Au nom du fils, Nouvelles Écoutes.
2. Des histoires de quartier avec Oxmo Puccino : raconte-moi ta vie
Car « nous avons tous des histoires improbables qui ont changé nos vies » (c’est lui qui le dit), Oxmo Puccino est parti à la conquête de ces récits de vie bouleversants, drôles, intimes ou cocasses. Dans les quartiers parisiens, le rappeur franco-malien a interviewé des amis, des connaissances ou des anonymes qui lui livrent sans tabou une histoire personnelle marquante.
Dans l’épisode que nous avons pu écouter au Paris Podcast Festival, l’actrice et humoriste française Melha Bedia raconte comment elle s’est retrouvée dans le bureau de Rachida Dati avec quatre ami·e·s pendant que celle-ci, alors porte-parole de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, s’est attelée (à la demande de Jamel Debbouze) à leur trouver des places dans un lycée privé parisien. Un récit extrêmement drôle et surprenant qui donne envie d’écouter tous les autres, réalisés d’une main de maître par David Commeillas.
Des histoires de quartier avec Oxmo Puccino, ARTE Radio.
3. Oyez Oh Yeah : apprendre l'Histoire en rigolant
Manon Bril et Alex Ramirès donnent le ton d’entrée de jeu. Invité·e·s au Paris Podcast Festival pour enregistrer en direct un épisode de Oyez Oh Yeah, les deux hôtes arrivent décontractés sur la scène de La Grande Salle de la Gaîté Lyrique, se charriant avec entrain devant un public enthousiaste. On ne s’attendait à rien en allant écouter cet épisode dédié à la rhétorique, et on a été agréablement surpris. À l’aide d’un·e invité·e (ici l’excellent politologue Clément Viktorovitch) Manon et Alex explorent l’art du discours sous toutes ses coutures : ses origines, ses adeptes, ses pourfendeurs, les grands discours de l’Histoire et ceux de la pop culture, etc. Une conversation sans chichis pour apprendre en s’amusant.
Oyez Oh Yeah, Spotify Originals.
Et puisqu’on est sympa, on a aussi décidé de te donner ci-dessous le palmarès 2021 du festival.
🏆 Prix du Public : Vénus s’épilait-elle la chatte ? – Picasso, séparer l’homme de l’artiste
🏆 Prix du Podcast de conversation : Première & Dernière fois – Vanessa, 28 ans : « Je voulais pas être un fantasme, mais qu’on me considère comme une personne »
🏆 Prix du Podcast d’apprentissage : Vénus s’épilait-elle la chatte ? – Picasso, séparer l’homme de l’artiste
🏆 Prix du Podcast documentaire : À Suivre – Carnets de correspondante
🏆 Prix du Podcast de fiction : Frootch (Saison 2)
🏆 Prix du Podcast francophone : Récidive
🏆 Prix du Podcast jeunesse : Raconte-moi une bêtise – Les pâtes au grille-pain
🏆 Prix Musique originale dans un podcast : Frères2cœur
🏆 Prix de La révélation podcast : Vénus s’épilait-elle la chatte ? – Picasso, séparer l’homme de l’artiste
