Pour sa première réalisation, Les Rêveurs, sorti en salle le 12 novembre, Isabelle Carré a adapté au cinéma son roman autobiographique. Paru chez Grasset en 2018, il avait remporté un énorme succès et apporté un nouvel éclairage sur cette actrice souvent cantonnée aux rôles de femmes discrètes et lumineuses. Ce film, qui raconte l’internement à l’hôpital Necker, au début des années 1980, d’une adolescente après sa tentative de suicide, veut aussi alerter sur la forte détérioration de la santé mentale constatée ces dernières années chez les jeunes.
Isabelle Carré, 54 ans, nous reçoit dans un lieu qui lui est cher, notamment pour y avoir souvent accueilli sur scène Sarah Bernhardt. Il s’agit du Théâtre de la Renaissance, dans le 10e arrondissement de Paris, où elle est à l’affiche, jusqu’en janvier 2026, d’Un Pas de côté, une pièce écrite et mise en scène par Anne Giafferi. Elle joue aux côtés de Bernard Campan, « un ami cher, un frère et un partenaire de jeu idéal », et confie : « Tous les soirs, j’ai envie de pleurer quand je vois cette salle si pleine, avec tous ces visages, c’est magique. »
Dans cet épisode du « Goût de M », elle se souvient d’abord d’avoir grandi dans un grand appartement parisien avec ses deux frères et ses parents très attentifs. Son père était designer de tissus et d’imprimés chez Pierre Cardin, grand amateur d’arts plastiques et du Japon, et sa mère lui « rappelle Mia Farrow ». Ils l’ont soutenue dans ses choix de carrière, devenir danseuse classique, puis comédienne.
Au cinéma, elle a été récemment touchée par La Trilogie d’Oslo – Rêves, Amour, Désir, de Dag Johan Haugerud, ainsi que par les deux derniers films de Joachim Trier, Julie (en 12 chapitres) et Valeur sentimentale. Côté littérature, on retrouve son même goût pour les analyses psychologiques fines, comme dans les romans de l’autrice américaine Joyce Carol Oates. Elle admet aussi éprouver une attirance pour les fortes personnalités telles que la chanteuse Björk et pour la culture du Pays basque.
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Cet épisode a été publié le 14 novembre 2025.
Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge laformation et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Marjorie Murphy, avec Guillaume Girault et Marlo Williams au son et à la réalisation.
Musique : Gotan Project
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