Trente ans après la fin de la Guerre froide, l’Amérique latine, qui avait suscité tant d’espoirs démocratiques dans les années 1990, semble aujourd’hui confrontée à une nouvelle période d’instabilité politique et institutionnelle. Les transitions démocratiques engagées à la chute des dictatures militaires ont permis des avancées notables : alternances politiques, élections relativement libres, renforcement de la société civile.
Mais ces progrès sont aujourd’hui fragilisés. Dans plusieurs pays de la région, les institutions sont affaiblies, les libertés reculent, et la méfiance envers les partis et les dirigeants est généralisée.
Les causes sont multiples : corruption endémique, violence, inégalités sociales persistantes, essoufflement des modèles de croissance, mais aussi montée en puissance de mouvements populistes, qu’ils soient de droite ou de gauche, qui remettent parfois en cause les principes mêmes de l’État de droit.
Du Venezuela au Nicaragua, du Brésil à l’Argentine, du Pérou au Salvador, la démocratie semble vaciller, entre répression, instabilité, et autoritarisme rampant.
La démocratie latino-américaine est-elle en crise ? Est-elle en train de mourir, ou de se transformer ? Quels sont les leviers de résistance ou de renouveau ?
Émission co-animée avec Olivier Compagnon. Professeur d’Histoire contemporaine à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine. Université Sorbonne Nouvelle. Et directeur adjoint du CREDA.
Depuis la Maison de l’Amérique Latine à Paris à l’occasion des Semaines de l’Amérique Latine et des Caraïbes.
Invités :
- Yoletty Bracho, maîtresse de conférences en Science politique à l’Université d’Avignon. Spécialiste du Venezuela, « Rapports ordinaires à la violence d’État au Venezuela : productions, résistances, (dé)légitimations » dans la revue Cahiers des Amériques Latines (n°103)
- Camille Goirand, professeure de Science politique à l’IHEAL Université Sorbonne Nouvelle et membre du CREDA. Spécialiste du Brésil et des évangéliques en politique. « Le parti des travailleurs au Brésil. Des luttes sociales aux épreuves du pouvoir. Vies militantes à Recife », éd Karthala
- David Copello, maître de conférences en Sociologie politique à l’Institut Catholique de Paris et chercheur au CREDA. Spécialiste de la circulation des idées politiques entre l’Europe et l’Amérique Latine. « Les droits humains armés : guérillas, dictatures et démocratie en Argentine », Presses Universitaires de Rennes
- Pablo Stefanoni, docteur en Histoire et journaliste. Rédacteur en chef de la revue « Nueva Sociedad ». Auteur de nombreux ouvrages dont « La rébellion est-elle passée à droite ? Dans le laboratoire mondial des contre-cultures néoréactionnaires », éd. La Découverte.
