Parodie des fictions true crime, A Very Fatal Murder est un podcast aussi passionnant qu’hilarant. On y suit l’enquête de David Pascall, un podcasteur qui s’improvise enquêteur pour résoudre le meurtre très étrange d’Hayley Price. Terminé en 8 épisodes, le résultat nous offre un podcast absurde, mais génial.
D’Agatha Christie aux Experts, les récits policiers n’ont jamais cessé de fasciner et d’inspirer des générations d’hommes et de femmes du monde entier. On les connaît sous forme de livres, de films, de séries, de jeux vidéo ; le genre se développe sur tous les supports et ne se démode pas. Quand la pratique du podcast s’est popularisée, ce n’était qu’une question de temps avant que des enquêtes d’un nouveau genre s’invitent dans nos oreilles.
Aujourd’hui, les podcasts true crime et les thrillers se sont bien installés dans le paysage audio et sont même plutôt populaires si l’on regarde les adaptations dont certains ont bénéficié (Limetown, Dirty John). Autant d’émissions à succès qui ont participé à créer le terrain idéal pour les parodies et autres détournements, qui se font une joie de détourner tous les codes établis jusque là.
Une vraie enquête ?
La force d’A Very Fatal Murder réside dans sa capacité à jouer sur deux tableaux. Dans le premier, on se retrouve plongé dans une enquête policière classique : un crime, une victime, un enquêteur, des indices. Dans ce cas-ci : une investigation sur l’assassinat de Hayley Price menée par David Pascall, qui interroge les témoins et trouve des indices.
Vu de loin, ce podcast est donc un podcast true crime tout à fait comme un autre: il y a de l’intrigue, du mystère, des retournements de situation. En plus de tout ça, rien n’indique qu’il s’agit d’une parodie. La description même du podcast nous fait croire qu’il s’agit d’une enquête classique. Si je n’avais pas su le contexte avant de commencer à l’écouter, il m’aurait probablement fallu quelques minutes (ou épisodes, selon mon état de fatigue) avant de comprendre qu’il existait un deuxième niveau de lecture.
Une parodie ?
Mais si l’on regarde d’un peu plus près ce premier tableau… on se rend vite compte que rien ne va, du tout. Que ce soit l’enquêteur, le meurtre, l’enquête en elle-même, tout est tordu, décalé. Il suffit généralement d’écouter la cause de la mort, divulguée au début de l’épisode 1, pour comprendre que ce que l’on s’apprête à écouter va être… autre chose.
D’après le rapport du médecin légiste, la jeune Hayley Price serait morte après avoir reçu trois balles dans la tête et plusieurs coups de poignards, mais elle aurait aussi été étouffée par un coussin et noyée. Et ses ongles auraient été refaits 5h après sa mort. Entre autres choses que je te laisse découvrir.
David Pascall va tout mettre en œuvre pour résoudre cette enquête bizarre. Par compassion pour la victime ? Par sens du devoir ? Rien de tout cela. Son unique but est clair depuis le début : il veut juste créer le podcast parfait. De la compassion, il n’en aura même pas pour les parents de la victime, à qui il demandera entre autres de faire le placement de produit du podcast.
Je n’en révèle pas plus, mais le niveau d’absurde des personnages et de leurs actions fait de ce podcast une œuvre vraiment unique dont il est quasi impossible de prévoir le déroulé.
Conclusion
À la fois policier et parodie, A Very Fatal Murder est un podcast vraiment unique en son genre et il ne m’a pas fallu très longtemps avant d’y être accro. Bien qu’absurde, j’ai bingé les épisodes pour connaître la résolution de l’enquête la plus bizarre de l’histoire. Je me suis attachée à un narrateur qui n’a pourtant presque aucune qualité. Mais ce que j’ai surtout adoré, c’est reconnaître les codes à la fois du policier et du podcast (placements de produits, narration type des podcasts, etc.) et voir jusqu’où il est possible de les tordre et de les tourner en ridicule. Court, drôle et (très) bizarre, c’est un P.N.I (Podcast non identifié) que je te recommande à 100%.