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« Comment j’ai retrouvé ma mère » : raconter la maternité

Comment j’ai retrouvé ma mère n’égale pas How I Met Your Mother en suspense : LA mère n’existe pas, elles sont des milliards. Dans cette série documentaire belge en neuf épisodes, comme autant de portes ouvertes sur des sujets vertigineux, Juliette Mogenet et Audrey Lise Mallet questionnent la construction de la maternité dans notre société.

Depuis le 2 octobre, on peut entendre Juliette Mogenet raconter comment le lien avec sa mère a évolué au fil d’une enquête menée en duo avec Audrey Lise Mallet. Déjà nous pouvons les remercier car s’il est fatiguant d’être mère, ça l’est tout autant d’intellectualiser la maternité. Un podcast à écouter d’urgence donc, pour assouvir les besoins de consolation, de rassemblement, d’échanges, de pistes de solutions, de faits, de faits, de faits. Comment j’ai retrouvé ma mère invite à réinventer des mots et imaginaires “pour des maternités plus joyeuses et plus épanouies”.

Choisir de ne pas se laisser choir

Comment j’ai retrouvé ma mère est un podcast de choix. D’abord, il a fallu choisir : quels sujets aborder, sous quels angles. Un chantier titanique duquel s’est bâti un podcast non-exhaustif vous vous en doutez. Toutefois, en décidant d’allier des témoignages à des enquêtes fouillées et des décryptages, Juliette et Audrey ont créé en neuf épisodes une archive extraordinaire de la maternité aujourd’hui.

Au-delà du processus de réalisation, la notion de choix est au cœur du contenu par le fait qu’être maman entraîne des réflexions politiques et autant de décisions à prendre en société. Ce choix, enfin, est aussi au seuil de la problématique, il est ce qui a poussé Juliette et Audrey à ouvrir la porte : “Le point de départ, c’est prendre conscience que cette chose [la maternité], qui est partout et tout le temps considérée comme un choix individuel et personnel, c’est quelque chose de construit”, a résumé Juliette lors d’une présentation de ce podcast à la Tricoterie, le 1er octobre dernier.

Ça fait du bien !

“Les femmes de ma famille, avant que j’ai moi-même des enfants, je les voyais comme faibles, elles s’étaient laissées faire, j’avais pas compris en fait, j’ai capté le patriarcat quand je suis devenue mère, j’ai vu tout ce que font ces femmes en silence, j’ai halluciné”. Ce témoignage issu du podcast est particulièrement évocateur du problème. Les réalisatrices se sont inspirées de leurs expériences sensibles, mais étant blanches et privilégiées à bien des égards, elles les ont aussi dépassées pour aller chercher d’autres témoignages intimes (consolatoirs, rassembleurs) et des faits, concrets, pour parler de ce qui pèse et sur qui. Il y a un désir d’allier différentes luttes. Et ça fait du bien d’entendre ces voix de femmes.

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