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Pari gagnant pour le Brussels Podcast Festival

Ça y est : Bruxelles a son festival de podcasts! La première édition s’est déroulée du 28 février au 1er mars à l’Atelier 210. Elle a rencontré un beau succès, amplement mérité à notre avis.

Imaginez vous asseoir dans une grande salle de spectacle pour assister à un enregistrement live de votre podcast préféré. Discuter avec d’autres fans de podcasts de grands sujets de société. Découvrir des créations radiophoniques de top qualité dans le noir complet. Le Brussels Podcast Festival, c’était ça et beaucoup d’autres choses encore. On a laissé le temps à François Custers, l’un des organisateurs, d’atterrir après ce week-end riche en émotions. Puis, on l’a appelé pour lui poser quelques questions sur ce nouveau festival…

Alors, c’était comment cette première édition du Brussels Podcast Festival?

On peut dire que c’était une réussite! Il y a eu à peu près 3000 personnes sur l’ensemble du week-end. On en est ravi et même un peu chamboulé car il s’agissait d’une première édition, réalisée sans subside, avec la force de frappe de l’Atelier 210, qui est aussi une salle peu subsidiée et en tout cas pas pour le podcast. 

Au-delà des chiffres, il s’est vraiment passé quelque chose de fort pendant ce festival ! On a ressenti une transversalité à travers toutes les thématiques abordées avec un public très bienveillant, beaucoup de dialogue, une volonté de partage et d’aller de l’avant…

Justement, c’était l’occasion de découvrir qui écoute des podcasts…

Oui! On était clairement face à des gens en recherche de plus de contenus, de plus de profondeur, de plus de vérité. Mais aussi en recherche de contenus qui abordent les questions de notre temps avec, comme sujets-phare, le féminisme ou le réchauffement climatique.

C’était assez émouvant de voir toutes ces personnes, qui ont probablement généralement une écoute isolée des podcasts et se sentent peut-être marginalisées dans leurs combats au quotidien, se rendre compte qu’elles pouvaient former une foule.

D’où est venue l’idée d’organiser un festival dédié au podcast?

L’origine du festival vient clairement des « Blow Out Sessions ». Il s’agit de sessions d’écoute de podcasts et créations radiophoniques dans le noir complet. On organise ces sessions depuis 4 ans déjà, à l’Atelier 210, avec un petit comité de sélection. 

En voyant s’organiser divers événements autour du podcast dans d’autres pays, on s’est dit qu’il y avait clairement quelque chose à faire à Bruxelles. Mais on voulait aussi proposer quelque chose de différent, avec une identité propre.

Selon moi, il faut travailler sur une transversalité du podcast francophone qui range les drapeaux de côté. Il y a des vrais contenus belges très intéressants qui n’ont pas de raison de n’être écoutés que par des Belges, et beaucoup de projets très prometteurs en cours de développement.

Il y avait beaucoup de gros podcasts français au programme. Est-ce qu’on est un peu à la traîne en Belgique par rapport à nos voisins?

Oui mais de la même manière, selon moi, que la Belgique est à la traîne dans toute discipline médiatique et artistique sur les plus gros pays. Parce que ceux-ci ont des structures et territoires plus importants, un secteur mieux organisé, mieux financé… 

Le problème est aussi qu’on est sur un média linguistique, ce qui limite l’audience dans un pays comme la Belgique et rend le financement compliqué.

Mais selon moi, il faut travailler sur une transversalité du podcast francophone qui range les drapeaux de côté. Il y a des vrais contenus belges très intéressants qui n’ont pas de raison de n’être écoutés que par des Belges, et beaucoup de projets très prometteurs en cours de développement.

Comment ces gros acteurs français ont-ils accueilli l’idée de ce festival?

De la part des producteurs, il y avait un vrai enthousiasme aussi à l’idée de venir rencontrer leur public belge. En général, dans leurs taux d’écoute, la Belgique francophone occupe la 2ème ou 3ème position. 

Et côté public, c’était l’occasion pour la première fois de ramener beaucoup de ces podcasts français, énormément écoutés en Belgique, auprès d’un public qui n’a jamais l’occasion de les rencontrer. 

Mais il n’y avait pas pour autant que des podcasts français au programme…

Non, on a veillé à une vraie parité entre les propositions belges et françaises. Pour toutes les productions françaises, on a aussi demandé d’intégrer une dimension belge à ce qu’ils allaient proposer. C’est précieux car ces podcasts, qui sont écoutés en France, vont valoriser des contenus ou des personnalités belges.

Et puis en off, ça a permis beaucoup de networking, des prises de contact. Donc le festival a en quelque sorte ouvert une porte entre producteurs français et créateurs belges.

L’idée est vraiment d’ouvrir la porte aux créations internationales. Il y a notamment de beaux partenariats qui arrivent avec la Flandre dès l’année prochaine.

Qu’est-ce qu’on peut attendre pour les prochaines éditions?

Une dimension plus internationale. Cette année, l’édition était clairement plus francophone mais l’idée est vraiment d’ouvrir la porte aux créations internationales. Il y a notamment de beaux partenariats qui arrivent avec la Flandre dès l’année prochaine. On veut aussi inviter et présenter des podcasters qui viennent d’autres territoires : des Américains, des Anglais et pourquoi pas des Sud-Coréens… 

Et puis au niveau des festivaliers aussi, on veut attirer des gens qui viennent d’autres pays. Bruxelles a une position centrale et est facile d’accès.

À titre personnel, qu’est-ce qu’il y a dans ta playlist de podcasts en ce moment?

Dernièrement, j’ai été marqué par « Des hommes violents » de France Culture. C’est une série en 3 épisodes enregistrés in situ dans des groupes de parole d’hommes condamnés pour violences conjugales. C’est glaçant et vraiment au cœur des questions actuelles.

J’aime aussi beaucoup la dernière série de Binge produite par Juliette Livartowski « Connaissez-vous l’histoire de… ». C’est aussi un podcast facile d’accès pour les gens qui découvrent l’univers du podcast. 

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