Ce nom barbare t’effraie sans doute un peu. C’est quoi, ce « Robotics Podcast Universe »? Un fan-club de Terminator? Des histoires de machines pour mécanos? Rien de tout ça, plutôt trois gars à la cool qui parlent ciné, musique ou jeux vidéo. Viens, on s’occupe des présentations.
Benjamin vit à Los Angeles, Daniel à Paris, mais la passion de la pop-culture les unit. En mars 2016, il se lancent dans le podcast pour discuter face aux micros des œuvres qui les animent, du blockbuster hollywoodien au jeu vidéo du moment. Comme ils n’ont pas leur langue dans leur poche, l’émission s’appelle « After Hate » et balance des coups de gueule avec sincérité. Le duo ne se limite pas à la démolition : chaque épisode contient des recommandations. Outre les traditionnels bilans, les compères se prêtent aussi à l’exercice, plus drôle, de « graver dans le vent » les meilleurs grosses productions de l’année cinéma à venir. Leur marque de fabrique s’installe : ils y parlent de ce qui leur plaît, sans grande préparation, avec franchise.
L'appel du marbre
Deux mois à peine après le pilote d’After Hate, Daniel s’entoure d’un second compère, Stéphane (dit « Papa »), pour proposer « Super Ciné Battle, le podcast ultime du cinéma« . Rien de prétentieux là-dedans, au contraire. Les deux amis se lancent un défi volontairement absurde de « graver dans le marbre », du meilleur au pire, tous les films des années 1960 à 2010! La tâche est évidemment irréalisable et le classement constitue un prétexte pour partager un amour sans borne pour le 7ème art. Les auditeurs envoient des listes barrées (« Les meilleurs films avec un personnage à moustache », « Les navets réalisés pour des budgets astronomiques »…), Daniel en tire une au sort et hop, c’est parti, sans aucune préparation ils déballent leur ressenti avec une mauvaise foi délicieuse. Depuis, la formule a été déclinée en bouquin, en sous-classements (Fast and Furious, du meilleur au pire) et même en… « Super Président de la 5ème république battle« . Et toi, tu détestes plus Sarkozy ou Chirac?
Expériences auditives
En plus de continuer leurs émissions existantes, le trio en lance une nouvelle en 2017. Accrochez-vous, concept du futur : « Parle à mon Luc » propose des commentaires audio des films de… Luc Besson. Tu te cales au début du film en même temps qu’eux, et les trois camarades te donnent leur ressenti en direct, avec quelques anecdotes de tournage mais surtout beaucoup de bêtises. Car, en bons cinéphiles, ils souffrent un peu devant ces films grand public moyennement à leur goût. Mais l’expérience reste hilarante, au point de se prolonger devant les cinq (!) long-métrages Transformers.
On ne les arrête plus
En 2018, ces trois podcats se professionnalisent… un peu. Ils se structurent en « Robotics Podcast Universe » (RPU), sorte de nom-blague qui parodie Avengers. Surtout, ils trouvent un modèle économique : le financement participatif sur Patreon. Le public les suit (1570€ par mois de 428 contributeurs à l’heure où j’écris ces lignes). Ce soutien leur permet d’explorer de nouveaux univers : la BD (« BD sans modération ») et le jeu vidéo (« Final Fight Club »), dans deux projets aujourd’hui en pause, mais aussi des sujets plus personnels comme le musicien Dave Grohl. Oui, oui : « le Grohlcast » est un podcast uniquement consacré au chanteur des Foo Fighters (et ex-batteur de Nirvana). Chaque épisode s’arrête sur un album auquel l’artiste a participé et en décortique chaque morceau dans l’ordre.
Et ce n'est pas tout
Plus récemment, « Rocktogone » reprend le principe de Super Ciné Battle et l’applique au rock, en faisant s’affronter deux albums sortis la même année, là encore avec beaucoup de mauvaise foi. Enfin, « La moto de qui, déjà?« , le dernier-né, fonctionne comme un club de lecture : chacun bouquine quelques chapitres de son côté, puis le groupe échange sur son ressenti. On ne s’y attarde pas sur n’importe quel ouvrage : Ready Player Two, la suite du classique young adult adapté au cinéma par Spielberg. Décidément, l’équipe du RPU adore détester, ou l’inverse, on ne sait plus.
Les huit podcasts du RPU embrassent des domaines très larges de la pop-culture avec une approche originale et décontractée. Si tu es un peu geek ou souhaites découvrir ces univers qui t’attirent, leurs émissions incarnent une porte d’entrée idéale : sans prise de tête, plein d’humour et de complicité, leur ton se situe aux antipodes de celui des journalistes trop sérieux. Et pour apprendre encore mieux à les connaître, on te proposera leur interview dès le mois prochain!